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Silumgar
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Vieux Baroudeur
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Terre Gelée, partie 2 Empty Terre Gelée, partie 2

Jeu 8 Juin - 21:27
*Voici la suite des (mes)aventures d'Eléonore, et l'apparition d'un personnage qui vous rappellera un peu moi (je vous laisse deviner qui c'est ^^). En espérant que ça vous plaise ; )  *

        Un froid mordant se fit sentir autour d'Éléonore qui sentait ses genoux enfoncés dans ce qui lui semblait être de la neige. Elle ouvrit les yeux et serra les dents pour oublier la douleur qui lui vrillait le flanc.
Elle n'était plus sur les remparts de Regdha, mais dans un lieu qu'elle n'avait jamais vu. Elle était au somment d'une petite dune de neige et de givre d'une blancheur immaculée. En contrebas, des rochers acérés, noirs comme l'encre et semblables à des lames acérées, perçaient ça et là le paysage blanc. Dans toutes les directions, Éléonore ne voyait que des collines de ces mêmes roches volcanique couvertes de neige. Une bourrasque glaciale raviva la douleur de sa blessure béante, et elle gémit de douleur. "Il faut que je bouge" Se dit-elle.
         Le précieux parchemin volé encore dans les bras, elle essaya de se relever, mais du sang dans sa gorge failli l'étrangler et elle s'avachit encore plus pour vomir un interminable filet écarlate. Finalement, malgré la douleur et le sang qui commençait à tacher la neige, la fyri se leva et commença à descendre doucement vers les rochers. Elle dut s'arrêter plusieurs fois pour cracher son sang, puis put finalement s'adosser aux rocs pour s'abriter tant bien que mal du vent glacial.
Consciente de la quantité de sang qu'elle avait perdu, qu'elle était perdue sur une terre hostile et inconnue, Éléonore se permit alors de pleurer. Ses amis, ses espoirs. Tout avait été détruit. Sa vie aussi était manifestement arrivée à son terme. La fyri se protégea du mieux qu'elle put dans sa cape violette, serrant dans ses bras le parchemin qu'elle avait volé, et se laissa lentement sombrer dans le néant, des larmes à moitié gelées perlant de ses yeux.

. . .

        Deux cavaliers arpentaient les landes balayées par le vent polaire. Leurs loups géants, gros comme des poneys, marchaient à la queue leu-leu, leurs cavaliers disparaissant sous d'épaisses fourrures cousues ensembles, et leurs visages cachés par des masques d'os.
"On va y passer." Maugréa le cavalier qui fermait la marche.
"On devrait y être." Répondit la cavalière de tête sans lui prêter la moindre attention. "La chamane nous a dit que l'envoyé des esprits devrait être là."
"Je vois rien si ce n'est de la neige et des cailloux..." Dit d'une voix morne le cavalier.
"Attends." Le coupa l'autre. "C'est pas des oiseaux là bas?"
"Heu... Oui?"
        La cavalière donna un coup de talon dans les flancs de son loup et le guida vers les rochers. Les charognards, percevant la menace, s'enfuirent dans un concert de croassements enragés. Elle mit pied à terre en voyant leur proie. C'était une frêle créature humanoïde, qui respirant très faiblement et qui portait des habits qu'aucun de sa race n'avaient jamais vu. Une large blessure au flanc droit avait été légèrement picorée, et elle tenait entre ses bras transis une sorte de peau couverte de symboles.
"Elle n'est pas comme nous." Déclara le deuxième cavalier en découvrant sa camarade inspecter le corps.
"Et elle n'est pas morte."
"Quoi?!" Le cris de surprise était difficilement audible à cause des bourasques de vent glacial.
"Elle vit... On fait quoi?" Demanda après une petite pause la cavalière.
"On l’amène à Moga. C'est peut-être l'envoyé dont elle parle tant."

. . .

        Le néant. L'oubli. En ce lieu coupé du temps Éléonore se sentait flotter dans une béatitude qui dénotait fortement avec l'affreuse souffrance qu'elle avait enduré avant de sombrer dans le sommeil. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien. Lentement, les sinistres souvenirs de sa vie commencèrent à s'effacer. Les visages de ses défunts compagnons de lutte, les morts vivants d'Umbra, tout commençait à disparaître dans des limbes au delà du temps. C'est alors que la fyri paniqua. Elle commença à craindre cet oubli naissant qui allait la réduire à néant mais qui était tellement agréable. Triste ironie que de disparaître comme ça alors qu'elle avait été la dernière à porter les armes contre le tyran de tout un monde.
      Alors que ces pensées terrifiées commençaient à s'inscrire dans son âme, elle essaya de retenir ses souvenirs qui semblaient partir. Petit à petit, ils revenaient, et avec eux une désagréable sensation de souffrance. Mais la vie vaut la peine d'être vécu, et Éléonore persista dans son obstination à récupérer ses souvenirs de Siveria. Alors qu'elle se rappelait de mieux en mieux de sa propre vie, la douleur devenait de plus en plus dure à accepter, chaque muscle la torturant d'une manière où d'une autre.

         Brutalement, elle sentit le contact d'une chose semblable à une fourure contre sa peau. La fyri tenta d'ouvrir les yeux, mais n'en eut pas la force. Son duel avec la mort l'avait épuisée, et elle devait se reposer. Après plusieurs tentatives, elle finit par se résigner à essayer de dormir, même si une douleur plus insidieuse que les autres persistait à son flanc droit.

. . .

        Xorian la liche regarda avec intérêt ses serviteurs osseux forger de nouveaux gonds pour la porte de ses appartements. C'était toujours un plaisir pour lui de voir sa forteresse devenir chaque jour plus digne de sa personne. Après six siècles dans le bastion en ruines, même un mort-vivant comme lui pouvait s'estimer fier de l'avancée des travaux compte tenu du peu de ressources à sa disposition. Le sorcier félicita instinctivement le forgeron, tout en sachant qu'il n'avait plus d'âme pour apprécier le compliment. "Ça sera ma bonne action annuelle." Se dit la liche en repartant dans les entrailles de sa citadelle. L'essentiel, lorsqu'on est seul et immortel, c'est de s'imposer des règles strictes, une routine pour ne pas devenir dingue. Xorian l'avait trouvé très vite: le matin, supervision des travaux des sans-âmes, l'après-midi, recherches magiques et la nuit, recherches scientifiques. C'est alors qu'une chose qu'il ne lui arrivait même pas tous les siècles depuis son arrivée en ce monde arriva. Il sentit l'appel de Kazar qui avait traversé les éons.
        Grommelant de sa voix métallique, la liche traîna son corps grotesque dans les couloirs aussi vite que possible pour rejoindre le cœur de la citadelle. Jadis, il avait été l'une des liches d'Umbra les plus puissante, un sorcier squelette qui pouvait faire ployer devant lui des cohortes d'ennemis simplement en faisant une démonstration de sa grandeur. Maintenant, son corps d'os avait été pulvérisé et son âme liée à une parodie d'armure, six cent ans plus tôt, peu avant son départ vers l'autre monde. Son nouveau corps était composé d'une paire d'épaulières disproportionnées forgées à l'image d'énormes crânes, un heaume de fer noir surmonté de deux longues cornes torsadées et des protections d'une armure de plate normale pour lui faire office de bras, ainsi que quelques autres pièces de métal pour lui former un torse. Ce corps était aussi solide qu'inconfortable, forçant Xorian à être en permanence voûte, ce qui était accentué par la longue cape de velours noir et de fourrures qui s'élevait au niveau d'une bosse qui tenait lieu à un dos normal. La liche n'avait plus de jambes et le triple gorgerin qui lui faisait office de torse lévitait à un mètre et demi au dessus du sol. De l'armure grossière sortait une fumée huileuse noire comme la nuit qui indiquait qu'un être magique l'habitait.
        Le sorcier de fer n'aimait pas ce corps, qui lui rappelait en permanence sa punition. Six siècles plus tôt, il avait eu la bêtise de croire que Kazar pouvait baisser la garde. Pour essayer de récupérer son phylactère et son vrai corps, Xorian avait accepté la périlleuse mission d'aller sur un autre monde pour préparer le terrain à une invasion des forces armés d'Umbra. Sa première mission était de trouver un point d'ancrage et le fortifier sans éveiller le moindre soupçon. Cependant, si son seigneur daignait s'adresser à lui personnellement, c'était que la situation allait sûrement changer.

       Xorian arriva à la salle central, une vaste pièce sphérique creusée à même le coeur de roche volcanique du piton de lave refroidie sur lequel était sise la forteresse. Elle était complètement vide, et au centre se trouvait un petit bassin remplit d'un liquide huileux et nauséabond. Xorian se prosterna et rapidement, une brume ensorcelée sembla jaillir du liquide, et la fumée prit l'aspect d'un grand crâne.
"Xorian, j'ai une mission très importante pour toi." La voix grave de Kazar fit trembler les murs.
"Parlez seigneur et j'obéirais." Répondit le spectre d'une voix métallique.
"Une fyri a volé un parchemin que j'ai personnellement créé. Il est probable qu'elle soit sur ton monde à l'heure qu'il est. Trouve le parchemin et tue la voleuse."
"Bien, maître." Xorian resta interdit. "Ce parchemin est-il si important monseigneur?"
"C'est l'apogée de tes six cent dernières années de travail qui sont sur la balance Xorian. Le parchemin permettra d'ouvrir un portail suffisamment vaste pour faire passer une armée sans avoir à patienter six siècles de plus. Alors retrouve-le au plus vite Xorian, ou mon courroux risque de devenir légendaire!"
"Je réussirai maître."
"C'est dans ton intérêt." La réponse de Kazar entraîna la dissipation de la brume, et la pièce fut à nouveau silencieuse.
       Xorian s'en alla lentement, pensif. Comme toujours, il devrait agir discrètement, car sa présence devait rester secrète. Il y arriverait. Même s'il devait remuer ciel et terre, il y arriverai. De toute manière, il n'avait pas vraiment le choix...
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